Atelier “Géopolitique junior”

Lire aussi sur le blog : À propos des ateliers “Géopolitique junior”

L’atelier « Géopolitique Junior » propose de transformer un fait d’actualité en laboratoire de complexité. Pendant une heure et demie, les participants ne se contentent pas d’écouter ou de lire : ils analysent, débattent, cartographient et projettent, pour comprendre comment un événement local peut résonner à l’échelle mondiale. Ils apprennent à dépasser les apparences et à questionner ce qui semble évident.

L’atelier commence par un exercice de cartographie des représentations, où chacun exprime ce qu’il sait – ou croit savoir – du lieu où se déroule l’événement étudié. Cette première étape révèle souvent des angles morts géographiques ou culturels, ces zones d’ombre qui influencent notre perception du monde. En confrontant leurs connaissances, les participants prennent conscience des biais et des lacunes dans leur compréhension, et découvrent l’importance de croiser les sources et les points de vue. Ensuite, la “bataille des titres” les plonge dans l’univers des médias : en comparant plusieurs titres de presse sur le même événement, ils apprennent à repérer les mots chargés, les angles éditoriaux, et les silences révélateurs. Cet exercice montre comment l’information peut être façonnée, et pourquoi il est crucial de lire entre les lignes.

Place ensuite à l’“archéologie de l’événement”, une plongée dans les causes lointaines, moyennes et immédiates qui ont conduit à la situation actuelle. Pourquoi ce conflit éclate-t-il maintenant ? Quels sont les héritages historiques ou les tensions sous-jacentes ? Les participants reconstituent la chronologie et identifient les déclencheurs, comme des enquêteurs remontant une piste. Puis, avec le « jeu des acteurs », ils dressent la liste de tous ceux qui sont impliqués – États, organisations, entreprises, mais aussi populations ou individus – et cartographient leurs intérêts, parfois contradictoires. Cet exercice met en lumière la diversité des motivations et des stratégies en jeu, et montre que la géopolitique n’est pas une affaire de simples « gentils » ou « méchants », mais un échiquier complexe où chaque coup a des conséquences multiples.

Pour clore l’atelier, les participants se projettent dans l’avenir avec “l’atelier des conséquences” : quels impacts cet événement pourrait-il avoir à court, moyen et long terme, dans les domaines économiques, sociaux ou environnementaux ? Ils s’exercent aussi à déconstruire les évidences non questionnées, en adoptant un regard décentré : comment cet événement serait-il perçu depuis un autre continent, ou même depuis une autre époque ? Ce changement de perspective permet de relativiser les certitudes et d’enrichir l’analyse. Enfin, un bilan collectif permet d’intégrer les résultats de l’atelier à une revue de presse en ligne, une newsletter hebdomadaire où chaque participant peut contribuer et partager ses découvertes.

Au-delà de l’acquisition de connaissances, l’atelier vise à éveiller l’esprit critique. En apprenant à questionner les sources, à croiser les regards et à anticiper les effets en cascade d’un événement, les participants développent une pensée autonome et se donnent des clés pour décrypter un monde en constante évolution.

Lire aussi :