À propos de l’atelier “Frise historique”
La fragmentation du savoir historique prive souvent nos jeunes d'une compréhension cohérente du monde. Face à cette dissolution de la pensée chronologique, je propose un antidote : la construction collective et manuelle d'une frise historique (plutôt) monumentale, un projet de 24 heures réparties sur 12 séances qui redonne aux adolescents la maîtrise de leur rapport au temps long.
Dans cet atelier, nos jeunes historiens déploieront physiquement 10 m de papier kraft sur les murs, négocieront ensemble l'espace à accorder à chaque période, débattront pour défendre ou rejeter la place d'un événement. Ils toucheront littéralement l'épaisseur du temps en traçant des connexions entre les époques, en mesurant avec leurs mains la distance entre l'invention de l'écriture et celle d'Internet. Cette matérialité n'est pas une coquetterie pédagogique mais une nécessité cognitive : comprendre que Cléopâtre vivait plus près de nous que de la construction des pyramides exige de voir, de mesurer, de parcourir cette distance temporelle avec son corps.
Au-delà de la chronologie, c'est la complexité du monde que nos jeunes historiens apprendront à embrasser en découvrant des civilisations peu évoquées, en questionnant les récits dominants, en traçant les fils invisibles qui relient une invention chinoise du IIe siècle à une révolution européenne du XVIIIe.
Cette lenteur assumée, patiente et collective, j’en suis certain, est de nature à former leur esprit critique bien plus sûrement que mille vidéos consommées passivement.
Le projet culminera par un vernissage ! :)